En 2019, l'ICANN a finalement accordé à Amazon le domaine de premier niveau « .amazon » après sept ans de contentieux avec les pays de l'Amazonie. Le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, c’était senti soulagé suite à cette décision. Les pays amazoniens, opposés dès la première demande, ont exprimé leur désaccord, affirmant que ce domaine ne devrait pas être le monopole d'une entreprise en raison de sa relation indissociable avec la forêt d'Amazonie.
L'ICANN avait averti qu'en l'absence d'accord, elle trancherait. Bien que le ministère brésilien des Affaires étrangères ait regretté la décision, Amazon a pris des engagements, notamment de ne pas utiliser le domaine dans un contexte lié à l'Amazonie, et de permettre aux pays amazoniens d'exploiter certains noms de domaine dérivés à des fins non commerciales. La gestion du domaine se fera comme une marque, reflétant les activités principales d'Amazon.
Le gouverneur a lancé une campagne intitulée "Real Amazon", mettant en lumière l'importance écologique, sociale et économique de la région, tout en invitant Amazon à investir dans la durabilité et la préservation de l'Amazonie. La vidéo de la campagne a été diffusée lors d'une réunion du Groupe de travail du GCF, soulignant la nécessité de collecter des fonds pour la conservation des forêts, le développement durable de l'État et le bien-être des populations locales.
La relation entre Amazon et la région amazonienne est controversée en raison de l'appropriation symbolique sans engagement social ou environnemental. Bien que le fondateur, Jeff Bezos, n'ait pas encore commenté l'accusation du gouverneur, l'entreprise a enregistré le nom "Amazon" comme marque dans plusieurs pays, lui conférant le droit exclusif de son utilisation.
L'État d'Amazonas, malgré sa richesse naturelle, fait face à des défis tels que la déforestation, les incendies et la vulnérabilité sociale. Le gouvernement de l'État tente de mettre en œuvre des projets de développement durable, mais il a besoin de soutien financier. La demande de redevances du gouverneur de l'Amazonas vise à dénoncer l'exploitation et l'injustice subies par l'État et la forêt, incitant Amazon et d'autres organisations à s'engager dans la préservation de l'Amazonie, un patrimoine du Brésil et de l'humanité.
Amazon s’empare du nom de domaine « .amazon » au détriment des pays de l’Amazonie
La décision de l'ICANN d'accorder à Amazon le domaine de premier niveau « .amazon » après sept ans de litige avec les pays de l'Amazonie soulève des questions importantes quant à la gestion des ressources numériques associées à des entités géographiques et culturelles. D'un côté, il est compréhensible qu'Amazon, en tant qu'entreprise mondiale, cherche à étendre sa présence en ligne et à protéger son image de marque. Le choix du nom de domaine « .amazon » s'inscrit probablement dans cette logique, en alignant le domaine avec le nom de l'entreprise. Du point de vue commercial, cela peut être considéré comme une décision stratégique visant à renforcer la reconnaissance de la marque.
Cependant, il est crucial de reconnaître les préoccupations légitimes des pays de l'Amazonie. La forêt amazonienne est bien plus qu'une marque ou un symbole commercial ; c'est un écosystème vital et un patrimoine naturel d'importance mondiale. Les gouvernements de la région ont raison de craindre que l'appropriation de ce nom de domaine par une entreprise commerciale ne puisse porter atteinte à l'importance écologique, sociale et culturelle de la région.
La résolution de cette question aurait pu être plus collaborative. Amazon aurait pu travailler en étroite collaboration avec les pays de l'Amazonie pour trouver un terrain d'entente qui respecte à la fois les intérêts commerciaux de l'entreprise et les préoccupations légitimes des nations amazoniennes. Des compromis tels que la gestion partagée du domaine ou des engagements plus contraignants en matière de préservation de l'environnement auraient pu être envisagés.
Par ailleurs, il est compréhensible que les pays amazoniens expriment leur préoccupation quant à la monopolisation d'un domaine si étroitement lié à leur région emblématique. La forêt amazonienne est un patrimoine naturel, culturel et symbolique crucial, et il est légitime que les gouvernements de la région veuillent protéger ces intérêts. La décision de l'ICANN semble négliger l'importance de cet héritage partagé.
De plus, la proposition des pays amazoniens de faire payer des redevances à la société Amazon peut être vue comme une tentative de rétablir un certain équilibre économique et symbolique. Si l'entreprise utilise le nom associé à une région spécifique pour ses activités, il est logique que les bénéfices générés soient également partagés avec les communautés locales et les gouvernements de cette région.
Cependant, il est important de considérer les engagements pris par Amazon pour atténuer les préoccupations des pays de l'Amazonie, tels que la promesse de ne pas utiliser le domaine dans un contexte lié à la région et de permettre l'exploitation de certains noms de domaine dérivés à des fins non commerciales. Ces engagements peuvent être interprétés comme une tentative de conciliation.
La manière dont cette initiative a été gérée souligne les défis persistants liés à l'harmonisation des intérêts commerciaux des grandes entreprises avec les préoccupations environnementales et culturelles des régions du monde auxquelles elles font référence. Cela met en lumière la nécessité d'une approche plus éthique et équilibrée dans de telles situations, favorisant la coopération plutôt que la confrontation.
Amazon doit-elle verser des redevances à l’Amazonie pour la préservation de la forêt ?
Si on peut comprendre la préoccupation du gouverneur d'Amazonie quant à la valorisation du nom de la région par la société Amazon sans contribution notable à la préservation de l'Amazonie. La forêt amazonienne étant un trésor écologique mondial, il serait légitime de chercher des moyens de financement pour la conservation de cette région essentielle. Cependant, la démarche de demander des redevances à Amazon peut être sujette à des interrogations. Les noms de domaine génériques, tels que des noms de régions, ne sont généralement pas soumis à des redevances d'utilisation.
Selon certains analystes, cette action était perçue comme une manœuvre politique visant à embarrasser Bezos pour qu'il fasse un don à l'État en utilisant un raisonnement médiatisé, comme celui-ci, afin de faire connaître la tactique.
Cependant, Bezos a été astucieux et a effectivement fait un don d'argent, mais à l'État voisin de Pará, qui abrite également une partie de la forêt amazonienne sur son territoire. Ainsi, la tentative de chantage à l'image a réussi dans une certaine mesure, mais le gouverneur qui a adopté cette stratégie n'a pas été le bénéficiaire direct des fonds.
Il serait essentiel d'établir clairement comment ces redevances seraient utilisées. Si les fonds générés étaient destinés à des projets de conservation et de développement durable de l'Amazonie, cela pourrait être perçu comme un moyen positif de canaliser les ressources vers la protection de l'environnement. Cependant, une mauvaise gestion ou l'absence de transparence quant à l'utilisation de ces fonds pourraient susciter des préoccupations.
En fin de compte, la question soulève des dilemmes complexes entre les intérêts économiques d'une entreprise mondiale et la responsabilité envers la préservation d'une région écologiquement cruciale. Plutôt que de simplement exiger des redevances, un dialogue constructif entre le gouverneur d'Amazonie et Amazon pourrait être plus productif pour trouver des solutions mutuellement bénéfiques en faveur de la conservation de l'Amazonie.
Source : Nord Investimentos
Et vous ?
À votre avis, la revendication du gouverneur de l'État d'Amazonas, Wilson Lima, est-elle fondée ?
La décision de l'ICANN en faveur de la société Amazon était-elle la meilleure option ?
Si vous aviez eu à prendre cette décision, quel aurait été votre choix et quels auraient été les motifs sous-jacents de cette décision ?
Voir aussi :
Amazon : Jeff Bezos obtient enfin le domaine « .amazon » après sept années d'attente, malgré la protestation des pays d'Amazonie
Amazon est devenu pendant quelques secondes l'entreprise technologique la plus valorisée au monde, en devançant Apple, Microsoft et Alphabet